La création comme résonance
La créatrice de la Maison Audray Hodge inscrit son travail dans une recherche autour du vêtement comme langage, entre matière, mémoire et geste. Elle puise son inspiration dans les savoir-faire artisanaux et les récits silencieux portés par le textile, pour créer des pièces où tradition et modernité se rencontrent.
C’est dans cet esprit qu’elle découvre le kimono de Keisuke Serizawa*, designer textile et artisan, une œuvre qui marquera profondément sa sensibilité et influencera la création du Top INAGI.
En découvrant ce kimono, réalisé en 1961, elle est immédiatement frappée par sa richesse visuelle et la poésie du motif blanc sur tissu noir, composé à partir des syllabaires japonais et imprimé au pochoir. Plus qu’un vêtement, elle y voit une œuvre d’art textile, un support d’expression poétique où chaque forme, chaque vide raconte une histoire.
Touchée par le dialogue subtil entre tradition japonaise et modernité plastique, elle perçoit dans cette pièce un équilibre rare, entre maîtrise technique et liberté d’expression. Ce kimono dégage une sérénité, une force tranquille qui résonne profondément en elle. Il l’invite à ralentir, à observer, à ressentir autrement. Elle y reconnaît une émotion universelle, portée par la matière et le geste.
Ce qui l’inspire particulièrement, c’est la technique du katazome : une teinture par réserve au pochoir, d’une grande précision, qui exige patience et rigueur. Ce geste répété, presque méditatif, lui rappelle l’importance du temps, du respect de la matière, et la valeur du fait-main.
Elle en retient l’idée d’une empreinte de l’artisan dans l’objet, et cette beauté singulière qui naît de l’imperfection maîtrisée.
Portée par cette émotion, elle conçoit le Top INAGI. Sans chercher à reproduire le kimono de Serizawa, elle en transpose l’esprit dans une lecture contemporaine. Elle travaille des lignes sobres, un jeu de textures et de transparences, dans une quête constante d’équilibre.
Le Top INAGI devient alors un objet de dialogue, entre geste et forme, entre héritage textile et création actuelle. Un hommage silencieux à une œuvre fondatrice, et une manière de prolonger, à sa façon, la poésie du kimono dans un langage vestimentaire personnel.